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une chanson de Barbara ...
 

Le 4 novembre

(Barbara/R. Forlani)
interprété par Barbara

Barbara
Barbara (1930-1997)

A cinq heures, un quatre novembre,
Le ciel était couleur de soufre,
Et le premier noir que j'ai vu,
Courait avec un arrosoir,
Un arrosoir plein de mazout,
Un peu plus tard, j'ai vu les flammes.
Il parait que toutes les voitures y sont passées,
Y compris la Bentley de Monsieur.
J'ai aussi entendu des cris,
J'ai vu des gens qui défilaient,
Pour les uns,
Une bien belle journée,
Pour les autres...

A cinq heures,
Le ciel était couleur de soufre,
Et le premier Blanc que j'ai vu,
Brandissait une carabine.
Il a tiré cinq six cartouches,
Sur les noirs qui poussaient des cris,
Puis il s'est versé un whisky.
Ce monsieur-là,
C'était Monsieur.

(parlé)
Rigolo, non ?
Des mois que je préparais mon coup,
Des mois que je rêvais au jour,
Où,
Je cesserais de vendre de la pacotille,
Dans une ridicule boutique de la Chaussée d'Antin,
Pour être enfin putain. Putain : mon rêve !
Des mois que j'économisais,
Pour pouvoir acheter des dentelles, des bas noirs
Des frusques amoureuses, des affûtiaux pervers,
Du linge intéressant, quoi.
Des mois que j'inventais des caresses dans ma tête,
Et des baisers et pire que ça.
Des mois.
Et un lundi, dans un bureau de tabac,
La Providence : un Corse qui connaissait la filière.
Il m'a tout donné : l'heure du bâteau, le prix du voyage,
Et il a fallu que je débarque précisémment
Ce foutu quatre novembre !

(chanté)
Putain,
Moi, je n'ai pas pu l'être,
Le lundi, ce quatre novembre-là,
Le bordel ferma ses portes,
Et toutes les filles s'en allèrent.
Moi, je suis restée,
Pas pour faire la putain.
Pour soigner la goutte de Monsieur.


maison/home   Catherine Lamy-Bergot,
Dernière modification : 16 mars 2003
Last modification : March, 16th, 2003
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