Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
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Opéra bouffe en deux actes (1786)
- Musique
- Wolfgang Amadeus Mozart
- Livret
- abbé Lorenzo da Ponte (d'après Beaumarchais)
Personnages
Fiordiligi (soprano)
Dorabella (mezzo-soprano)
Despina (soprano/soprano coloratur)
Ferrando (ténor)
Guglielmo baryton (basse)
Don Alfonso basse (baryton)
Argument
ACTE I
L'opéra commence dans un café napolitain, à la fin du XVIIIème siècle, et nous
y voyons deux jeunes officiers (Ferrando et Guglielmo) discuter avec un vieil
homme cynique (Don Alfonso) qui leur soutient que leurs fiancées ne leur sont
pas fidèles - car aucune femme ne l'est jamais. Don Alfonso se fait fort de
prouver ses dires en une journée si les deux jeunes hommes se plient à ses
ordres pendant ce temps. Le pari est accepté et nous passons à la demeure des
deux fiancées.
Fiordiligi et Dorabella, les deux soeurs fiancées à Ferrando et Guglielmo sont
en train de chanter leur amour pour leurs fiancés lorsque don Alfonso apparaît,
soit-disant chargé par ceux ci de venir avertir les jeunes femmes du fait que
leurs fiancés ont été appelé au service actif. Les deux hommes arrivent alors,
et c'est avec douleur que les couples se séparent. Don Alfonso reste alors seul
en place avec les deux femmes, et commence à fommenter ses intrigues. Plus
tard, on trouve la bonne, Despina, qui entre en se plaignant de son état de
servante tout en commençant à boire le chocolat de ses maîtresses. Lorsque
celles-ci reviennent, se lamentant, elle les incite elle aussi à prendre du bon
temps, car il est bien clair que eux ne seront pas fidèles. Cela fait fuir les
deux jeunes filles, et laisse le champ libre à Don Alfonso, de retour dans la
place, pour corrompre Despina et s'en faire une alliée pour ses projets.
La première attaque de Don Alfonso est alors lancée : il fait entrer
Ferrando et Guglielmo déguisés en Albanais, les présentant comme de vieux amis
et chacun des deux hommes commence à faire sa cour à sa fiancée. Les deux
jeunes femmes résistent vaillamment, clamant (peut-être trop violemment
d'ailleurs) leur amour pour les deux hommes partis à la guerre. Ravis dans leur
for intérieur, les deux "Albanais" cherchent à faire admettre sa défaite à
Don Alfonso qui la leur refuse, arguant du temps qui lui reste. Il se remet
alors à comploter avec Despina et l'on en voit bientôt le résultat puisque
les Albanais reviennent bien vite, clamant avoir absorbé de l'arsenic dans
leur douleur de se voir ainsi rejeter. Après avoir expliqué aux deux soeurs
que les deux hommes mourront sans le secours d'un docteur, Don Alfonso sort
pour en chercher un et revient, avec Despina grossièrement déguisée en un
médecin ridicule (à la Diafoirus) et les sauve en utilisant un aimant !
Revenant à eux, les deux hommes crient de nouveau leur amour mais les deux
soeurs continuent de ne pas vouloir les écouter... plus mollement
cependant... Le plan de Don Alfonso commence à fonctionner.
ACTE II
L'acte s'ouvre sur un cours donné par Despina à ces maîtresses : selon
elle, à quinze ans, une jeune fille doit être capable de fleurter avec chacun,
réduisant les hommes à sa merci sans jamais rien leur accorder. Fiordiligi et
Dorabella acquiescent alors, après tout il n'y a pas de mal dans un petit
fleurt et elles vont mettre en application cette idée avec les deux albanais
transis d'amour qui ne manqueront pas de revenir les voir. En prévision,
Dorabella décide de choisir le brun, qui n'est autre que Guglielmo, fiancé de
Fiordiligi tandis que Fiordiligi porte sa préférance sur le blond, qui n'est
autre que Ferrando, fiancé de Dorabella.
Les "Albanais" ont pendant ce temps préparé une sérénade pour les deux jeunes
femmes, et lorsqu'ils se retrouvent, l'émotion et la timidité jouant, c'est
Don Alfonso qui parlent pour les jeunes hommes et Despina pour ses maîtresses.
Les couples se forment alors bien vite et chacun va son chemin dans le jardin.
Dorabella cède vite, donnant à son amant une miniature offerte à son départ par
son fiancé alors que Fiordiligi revient seule, ayant quant à elle refusé les
mêmes avances faites par Ferrando déguisé. Lorsque les trois hommes se
retrouvent, Guglielmo est triomphant et Ferrando désespéré mais Don Alfonso
promet que cela n'est qu'un début.
Les trois femmes se retrouvent elles aussi et l'on voit clairement apparaître
la différence de caractère des deux soeurs : alors que Despina félicite
Dorabella qui a déjà succombé aux avances de son amant, Fiordiligi bien que
reconnaissant est touchée par le sien refuse de se laisser tenter. Elle
souhaite que sa soeur et elles revêtent des habites militaires et aillent
rejoindre leurs fiancés sur le front. Mais très vite elle est surprise dans
son équipage guerrier par Ferrando qui la supplie de le tuer de son épée plutôt
que de lui refuser son amour et lui offre amour, mariage, ... tout ce qu'elle
veut. Déjà affaiblie, elle finit par céder et ils quittent la scène. Guglielmo,
qui observait la scène caché avec Don Alfonso est au désespoir alors que
Ferrando revient, tout fier de lui. Don Alfonso a le triomphe modeste, et les
calme tout en leur conseillant d'épouser tout de même les deux jeunes filles,
car "Cosi fan tutte" (ainsi agissent toutes les femmes). Tous trois répètent
cette phrase, alors que Despina arrive, annonçant que ses maîtresses sont
prêtes à épouser les albanais.
Despina et Don Alfonso dirigent les domestiques dans leur préparation de la salle dans laquelle aura lieu le mariage puis se retirent. Les heureux amants (toujours déguisés) sont félicités par le choeur et s'auto-congratulent. Seul Guglielmo fait entendre son mécontentement sur la fin. Don Alfonso fait alors entrer le notaire (qui n'est autre que Despina déguisée) afin de dresser les contrats de mariage. A peine la cérémonie se termine-t-elle qu'on entend au loin le choeur des soldats. Les deux jeunes femmes, prenant peur à la pensée que leurs fiancés pourraient être de retour, se cachent. Les deux jeunes hommes réaparaissent, vêtus en militaires. Despina réussit à leur faire croire que son habit de notaire n'est qu'un vêtement de carnaval mais Don Alfonso sort devant Ferrando les contrats de mariage, obligeant Dorabella et Fiordiligi à avouer toute l'affaire, et à conclure en demandant la mort. Guglielmo rend à Dorabella le portrait de Ferrando et Don Alfonso explique tout. Les amants se marient finalement, et les six héros terminent en choeur sur la morale suivante : heureux l'homme qui sait accepter le bon comme le mauvais.
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